La
Facilitation n’avait pas tenu compte dans le préambule du texte à
signer de la Déclaration de renonciation à la rébellion faite par le
M23, le mardi 05 novembre 2013 à Kampala, ni du Communiqué du
Gouvernement de la RDC prenant acte de cette Déclaration du M23 rendu
public 24 heures plus tard», révèle Lambert Mende, porte-parole du
Gouvernement congolais.
Que
s'est-il donc passé pour que la signature du document sanctionnant les
pourparlers de Kampala ne soit pas intervenue le lundi 11 novembre
dernier au point que le porte-parole du Gouvernement en rejette la responsabilité sur Kampala ? C'est à cette question et à tant d'autres que le ministre Lambert Mende Omalanga a répondu hier au cours de son point de presse.
Le porte-parole du Gouvernement congolais a étalé les manœuvres
dilatoires de la Facilitation ougandaise qui, visiblement, tenait à
faire signer à la délégation congolaise un texte qu'elle ignorait. " …
le Gouvernement avait fait savoir à la Facilitation, en présence des
Envoyés Spéciaux, qu'il était désormais inopportun pour lui de signer un
Accord avec le M23. Il avait plutôt proposé que, pour sanctionner la
fin des pourparlers, le M23 signe une Déclaration renonçant à la
rébellion, tandis que le Gouvernement de la RDC signerait un document
séparé reprenant ses engagements au terme des pourparlers ", explique le ministre des Médias.
En réaction à cette position du Gouvernement congolais, poursuit
Lambert Mende, le Facilitateur avait, en présence des Envoyés Spéciaux,
présenté à la Délégation de la RDC un compromis que cette dernière avait
fini par accepter et qui s'articulait en trois volets :
la déclaration par le M23 de la fin de sa rébellion, la déclaration du
Gouvernement prenant acte de la déclaration du M23 mettant fin à sa
rébellion et la signature conjointe (par le Gouvernement et le M23) d'un
document sanctionnant la fin des Pourparlers de Kampala, reprenant ce
qui avait été convenu durant ces pourparlers et dont la nature et
l'intitulé demeurait à convenir, étant toutefois entendu qu'il ne
s'agirait pas d'un " Accord ".
Mais, sur place à
Kampala, la délégation gouvernementale ne tarda pas à se rendre compte
des manœuvres orchestrées par la Facilitation. Alors qu'elle avait pris
soin, avant de repartir à Kampala, de rappeler au Facilitateur les
termes du compromis et demandé que le texte à signer lui soit communiqué
avant le jour de la signature, la Facilitation n'a pas répondu à cette
demande.
C'est à son arrivée au " State House "
d'Entebbe, dans la soirée du 11 novembre, que la délégation congolaise a
pu prendre connaissance du texte qui devrait être soumis aux parties
quelques minutes plus tard.
A la lecture de ce texte, la délégation congolaise, indique Lambert
Mende, a été surprise et choquée de constater que la Facilitation
n'avait pas tenu compte du Compromis qu'elle avait, elle-même, proposé
au Gouvernement de la RDC, qu'elle n'avait pas non plus tenu
compte, dans le préambule du texte à signer, de la Déclaration de
renonciation à la rébellion faite par le M23, ni du Communiqué du
Gouvernement de la RDC prenant acte de cette Déclaration du M23 rendu
public 24 heures plus tard.
"Comme
si cela était contrariant pour elle, la Facilitation n'avait pas non
plus tenu compte, dans le texte, de l'évolution de la situation sur le
terrain, à savoir que le M23 a été militairement défait, qu'il ne
contrôle plus aucune portion du territoire congolais et que cette
débâcle militaire du M13 rend sans objet certaines dispositions
préalablement convenues ", martèle le porte-parole de l'Exécutif congolais.
Face à la campagne de désinformation orchestrée autour du dernier rendez-vous manqué au " State House "
à Entebbe, Kinshasa rétablit la vérité sur ce qui s'est réellement
passé. La délégation congolaise est arrivée bien à temps en Ouganda dans
la matinée, le lundi 11 novembre dernier, et s'est installée à l'hôtel
Sheraton pour attendre que le Facilitateur des Pourparlers de Kampala
lui donne la suite à ses préoccupations relatives au format et au
contenu du texte à signer, ainsi qu'au déroulement de la cérémonie de
signature . Lors de l'entretien avec le
Facilitateur, le Chef de la délégation congolaise avait, en effet, fait
valoir les points de vue défendus par la RDC : Kinshasa n'est pas
disposé à signer un " Accord" avec le M23 mais plutôt une "Déclaration",
le Gouverne-ment refuse d'être placé sur le même pied d'égalité que le
M23, s'oppose à la prise de parole par l’ex-rébellion lors de la
cérémonie de signature. Il fut demandé au Gouvernement congolais, qui
exigeait la copie du texte, à signer.
Arrivée à Entebbe à 18 heures, la délégation du Gouvernement de la RDC,
a aussitôt informé le Facilitateur de sa présence à l'hôtel Protea par
l'entremise de son Aide de Camp. Mais, ce n'est qu'à 19 heures locales
que le Facilitateur a finalement fait parvenir à la délégation de la RDC
un message l'invitant à venir au " State House ".
C'est à leur arrivée au "State House"
que les négociateurs congolais seront conduits par le protocole d'Etat
ougandais dans une salle pour attendre la consigne du Facilitateur où
ils seront informés que, fatigué d'attendre le début de la cérémonie de
signature, le Médiateur s'était retiré.
Ne voyant pas la délégation congolaise dans la salle prévue pour la
signature, les Envoyés Spéciaux, sortis pour s'enquérir de la situation,
se rendront compte qu'elle n'avait jusque-là pas encore reçu de la
Facilitation le document apprêté pour la signature censée intervenir
dans les minutes suivantes; ni le titre, ni le contenu du texte à
signer, moins encore les dispositifs protocolaires, ne reflétaient les
préoccupations du Gouvernement qui, pourtant, avaient été communiquées
au Facilitateur suffisamment à temps pour être prises en compte ou à
tout le moins, pour susciter un débat et permettre qu'un consensus soit
trouvé avant la cérémonie de signature.
Ainsi donc, devant le refus du Facilitateur et de la délégation du M23
d'accéder aux préoccupations pertinentes du Gouvernement de la RDC et à
toutes les formules de compromis proposées afin de décanter la situation
et de permettre la signature, l'Impasse a été constatée et le
Vice-président de l'Ouganda, qui avait entretemps pris la présidence de
la cérémonie de signature, a ajourné la séance et les Envoyés Spéciaux
ont quitté les lieux.
En définitive, conclut Mende sur ce chapitre, la délégation de la RDC
ne s'explique pas que la Facilitation et le protocole d'Etat ougandais
aient pris l'initiative de faire déplacer le Président Yoweri Museveni
dans la salle des conférences, alors qu'ils savaient bel et bien que la
délégation de la RDC était encore à l'hôtel Protea, attendant qu'on lui
donne le signal de venir au "State House " et que les points de divergence bien connus de la Facilitation, n'avaient pas encore été vidés.
Désireux de rendre irréversible la fin de la rébellion du M23, le
Gouvernement de la RDC informe l'opinion tant nationale
qu'internationale qu'au cas où un consensus ne serait pas trouvé, dans
un délai raisonnable, sur un document de cette nature et qui n'occulte
pas la défaite militaire du M23, prendra ses dispositions en ce qui
concerne les principales préoccupations qui ont fait l'objet de
discussions aux Pourparlers de Kampala. M. M.
COMMUNICATION DU GOUVERNEMENT DE LA RDC
(Par M. Lambert Mende Omalanga, Ministre des Médias, Chargé des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté, Porte-parole du Gouvernement)
Kinshasa, le 14 novembre 2014
1. Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo informe
l'opinion nationale et internationale que, conformément à la décision
des Chefs d'Etats de la Conférence Internationale sur la Région des
Grands Lacs (CIRGL) qui lui avaient recommandé lors de leur Sommet
extraordinaire le 24 novembre 2012 à Kampala (Ouganda) d'écouter les
revendications du M23, il a participé sous la facilitation de l'Ouganda,
aux Pourparlers dits de Kampala avec des éléments du M23, du 09
décembre 2012 au 11 novembre 2013.
2. A cet effet, la délégation du Gouvernement a séjourné de manière
permanente à Kampala pendant près d'un an. Au cours de toute cette
période, elle a été régulièrement rejointe par plusieurs autres missions
successives parties de Kinshasa, ce qui illustre la bonne foi et la
détermination des Autorités de la RDC à faire aboutir lesdits
Pourparlers dans les meilleurs délais. Il s'agissait pour l'exécutif
national, sous l'impulsion de Son Excellence Monsieur Joseph
Kabila Kabange, Président de la République, Chef de l'Etat, d'assurer la
protection des populations civiles victimes de violations massives
répétées des droits humains, sans pour autant consacrer l'impunité, ni
encourager le récidivisme dans le chef des auteurs de ces crimes à l'Est
de notre pays. C'est la raison pour laquelle nos forces de défense et
de sécurité ont réagi de manière à favoriser la restauration de la paix
en même temps que la sauvegarde de l'intégrité du territoire national au
moindre coût en vies humaines. Ces efforts s'inscrivaient dans la
stratégie triptyque mise en œuvre par le Chef de l'Etat autour des
options politique, diplomatique et militaire qui se complètent
harmonieusement et efficacement pour mettre un terme à la guerre injuste
faite à la République Démocratique du Congo.
3. Le succès enregistré par la réponse militaire à l'agression n'a
pas eu pour effet de griser les Autorités de la République Démocratique
du Congo qui n'ont à aucun moment renoncé aux pourparlers de Kampala
débutés le 09 décembre 2012 et ce, en dépit des fréquents enlisements
qui les ont caractérisé à la suite d'incessants atermoiements et de
manœuvres dilatoires que le M23 prenait un malin plaisir à multiplier.
On peut rappeler à cet égard que les Chefs d'Etat de la CIRGL, agacés
par les caprices de cette force négative, en sont venus à exiger, le 05
septembre 2013 à Kampala, une conclusion desdits Pourparlers endéans 14
jours en demandant aux belligérants l'observance d'un maximum de retenue
avec une sommation comminatoire aux forces négatives du M23 de cesser
de toute activité militaire sur terrain.
4. Cette injonction de la CIRGL qui renforçait en fait la Résolution
2098 du Conseil de Sécurité de l'ONU est restée lettre morte pour les
mutins qui, comme on le sait, ont carrément refusé d'obtempérer. Comme
pour faire un pied de nez à la Communauté internationale, ils ont, au
contraire, pris l'initiative de relancer les combats avec les FARDC, en
même temps que des tirs aveugles et autres actes de violence terroristes
contre des populations civiles inoffensives du Nord Kivu ainsi que des
attaques contre le personnel, les installations et le matériel de la
Brigade d'Intervention de la MONUSCO.
5. Face à ce comportement provocateur, les FARDC ont reçu l'ordre de
se défendre et de protéger les populations civiles en rétablissant par
la force l'Autorité de l'Etat dans les Territoires de Nyiragongo et de
Rutshuru. La contre offensive des forces régulières congolaises mieux
organisées qu'auparavant a permis de déloger les forces négatives et
leurs mentors et de réhabiliter l'Etat congolais dans sa totale
intégrité. La restauration de la libre circulation des biens et des
personnes qui s'en est suivie s'est traduite par la fin de l'exil
intérieur pour des dizaines de milliers de nos compatriotes.
6. Cette action a permis aux FARDC, avec l'appui de la Brigade
d'Intervention de la MONUSCO, d'infliger une défaite militaire aux
forces négatives téméraires et impénitentes du M23. Le Gouvernement de
la République ne boude pas son plaisir et félicite encore une fois nos
forces de défense et de sécurité pour leur bravoure et leur vélocité.
Le Gouvernement reste néanmoins toujours attaché à la démarche
politique et diplomatique pour donner à la paix un caractère durable.
C'est la raison pour laquelle en dépit des succès militaires
irréversibles enregistrés par les vaillantes FARDC, nous avons appelé de
nos vœux la présence des Envoyés Spéciaux de la Communauté
Internationale aux pourparlers de Kampala le 15 octobre 2013. Notre
espoir était de les voir devenir des témoins de bonne foi de notre
engagement pour la paix des cœurs et des esprits à l'Est de la RDC. Au
lieu de quoi c'est au spectacle désolant de la mauvaise foi et d'une
absence totale d'autonomie des éléments du M23 face à leurs
commanditaires que les uns et les autres ont assisté.
7. Après la débâcle militaire du M23 d'abord à Kibumba, à Kiwandja,
Rutshuru, Rumangabo et Bunagana, la délégation du Gouvernement dans son
ensemble, s'est une fois de plus, transportée à Kampala afin de
finaliser, en présence des Envoyés Spéciaux de la Communauté
International les pourparlers avec le M23.
A cette occasion, vu qu'en dépit des avancées dans le processus de
Kampala, le M23 maintenait une posture agressive sur le terrain, et ne
voulant pas passer pour complice du non respect, par le M23, de tout
document conjointement signé avec lui, au cas où, reniant sa signature,
le M23 relancerait les hostilités, le Gouvernement avait fait savoir à
la Facilitation, en présence des Envoyés Spéciaux, qu'il était désormais
inopportun pour lui de signer un Accord avec le M23. Il avait plutôt
proposé que, pour sanctionner la fin des pourparlers, le M23 signe une
Déclaration renonçant à la rébellion, tandis que le Gouvernement
signerait un document séparé reprenant ses engagements au terme des
pourparlers.
8. En réaction à cette position du Gouvernement, le Facilitateur
avait, en présence des Envoyés Spéciaux, présenté à la Délégation du
Gouvernement un compromis que cette dernière avait fini par accepter et
qui s'articulait en trois volets, à savoir :
a) Déclaration par le M23 de la fin de sa rébellion ;
b) Déclaration du Gouvernement prenant acte de la Déclaration du M23 mettant fin à sa rébellion ;
c) Signature conjointe, par le Gouvernement et le M23, d'un document
sanctionnant la fin des Pourparlers de Kampala, reprenant ce qui avait
été convenu durant ces pourparlers et dans la nature et l'intitulé
demeuraient à convenir, étant toutefois entendu qu'il ne s'agirait pas
d'un " Accord ".
9. Avant de repartir à Kampala le 11 Novembre 2013, la Délégation du
Gouvernement avait tenu à rappeler les termes de ce compromis au
Facilitateur. Elle avait par ailleurs demandé que le texte à signer,
amandé pour refléter les termes du compromis ci-haut rappelé, lui soit
communiqué avant le jour de la signature pour revendication de
conformité.
10. Le Facilitateur n'a pas daigné répondre à cette demande pour le
moins légitime. Il n' y a pas non plus répondu quand cela lui a été
rappelé au cours de la longue séance de travail que la Délégation du
Gouvernement a eu avec lui dans l'après-midi du 11 Novembre 2013 à
l'Hôtel Serena, au motif qu'avant de lui remettre le texte, il devait
d'abord rendre compte des amendements voulus par le Gouvernement au
Médiateur et procéder à l'amendement du texte, au cas où le Médiateur
donnerait son aval.
11. Ce n'est donc qu'à son arrivée au cc State Heuse " d'ENTEBBE dans
la soirée du 11 Novembre 2013, et suite à l'intervention insistante des
Envoyés Spéciaux, que la Délégation du Gouvernement de la ROC a pu
finalement prendre connaissance, pour la première fois, du texte qui
était censé être soumis à la signature des parties quelques minutes plus
tard.
12. A la lecture de ce texte, la Délégation du Gouvernement de la ROC a été surprise et choquée de constater ce qui suit:
(1) la Facilitation n'avait pas tenu compte du Compromis qu'elle
avait, elle-même, proposé au Gouvernement de la ROC, en présence des
Envoyés Spéciaux, en date du samedi 02 novembre 2013 à l'hôtel SERENA à
Kampala, selon lequel il était entendu que le document à signer ne
serait pas un "Accord " ;
(2) la Facilitation n'avait pas tenu compte dans le Préambule du
texte à signer, de la Déclaration de renonciation à la rébellion, faite
par le M23, le mardi 05 novembre 2013 à Kampala, ni du Communiqué du
Gouvernement de la RDC prenant acte de cette Déclaration du M23 rendu
public 24 heures plus tard;
(3) Comme si cela était contrariant pour elle, la Facilitation
n'avait pas non plus tenu compte, dans le texte, de l'évolution de la
situation sur le terrain, à savoir que le M23 a été militairement
défait, qu'il ne contrôle plus aucune portion du territoire congolais et
que cette débâcle militaire du M13 rend sans objet certaines
dispositions préalablement convenues telles que:
- l'établissement d'un état des lieux contradictoire entre le
Gouvernement de la République et le M23, au moment du rétablissement de
l'Autorité de l'Etat, alors que celle-ci a déjà été rétablie dans toutes
les zones jadis sous le contrôle de l'ex-rébellion du M23 ;
- dans les Dispositions Transitoires de Sécurité, celles relatives au
désengagement, au cantonnement et au désarmement des combattants du M23,
alors que depuis le 5 Novembre, ces derniers se sont rendus, ou ont fui
le territoire national pour se réfugier dans les pays voisins.
13. Au sujet du dernier rendez-vous manqué au State House à ENTEBBE, le
lundi 11 novembre 2013, et pour faire échec à la campagne de
désinformation orchestrée depuis lors à travers certains organes de
presse de la région, le Gouvernement de la RDC se trouve dans
l'obligation de rétablir, comme suit, la vérité sur ce qui s'est
réellement passé:
(1) Contrairement à la déclaration du porte-parole du Gouvernement
ougandais, Monsieur OFWONO OPONDO, qui affirme que la cérémonie de la
signature du document était prévue à 16 heures locales à ENTEBBE, le
programme distribué à tous les invités par le Protocole d'Etat ougandais
en prévoyait plutôt le début à 18 heures locales;
(2) La Délégation du Gouvernement Congolais est arrivée en Ouganda
bien à temps, dans la matinée (9 heures locales) du lundi 11 novembre
2013, et s'est installée à l'hôtel SHERATON à Kampala où elle a attendu,
comme convenu, que le Facilitateur des Pourparlers de Kampala lui donne
la suite à ses préoccupations relatives au format et au contenu du
texte à signer, ainsi qu'au déroulement de la cérémonie de signature;
(3) Lors de l'entretien avec le Facilitateur qui avait eu lieu plus
tôt dans la même journée, soit de 14 heures à 17 heures locales, le Chef
de la Délégation de la RDC avait en effet fait valoir les points de vue
ci-après:
a) le Gouvernement rappelle que, comme annoncé au Facilitateur
depuis plusieurs jours pour éviter tout incident de dernière minute, et
conformément au Compromis du 3 Novembre 2013, il n'est pas disposé à
signer un ‘’Accord" avec le M23 mais plutôt une ‘’Déclaration " ;
b) Le Gouvernement refuse, sur le plan protocolaire, d'être placé
sur le même pied d'égalité que le M23: ni face-à-face, ni côte-à-côte,
ni autour de la même table ;
c) Pour la même raison, le Gouvernement s'oppose à la prise de parole par le M23 lors de la cérémonie de signature;
d) le Gouvernement demande à nouveau que le Facilitateur lui remette
une copie du texte à signer avant la cérémonie de 18 heures au cc State
House " pour lui permettre d'en prendre préalablement connaissance et
d'en vérifier la conformité.
(4) Répondant à la Délégation du Gouvernement de la RDC, le Facilitateur avait:
(a) promis qu'il allait immédiatement soumettre ces préoccupations au
Médiateur, S.E.M. le Président YOWERI MUSEVENI, et qu'aussitôt après,
il recontacterait la Délégation congolaise pour lui donner la suite qui
serait réservée à ses préoccupations;
(b) suggéré à la Délégation congolaise de faire, d'ores et déjà, le
déplacement d'ENTEBBE pour être, avant 18 heures locales, à l'hôtel
PROTEA, situé non loin du «State House», et y attendre jusqu'à
ce qu'il reprenne contact avec elle pour lui communiquer la suite à ses
préoccupations et les dispositions finales concernant la cérémonie de
signature.
(5) Arrivée à ENTEBBE à 18 heures, la Délégation du Gouvernement de
la ROC, a aussitôt informé le Facilitateur de sa présence à l'hôtel
PROTEA par l'entremise de son Aide de Camp. Elle l'a relancé à plusieurs
reprises sans obtenir la moindre réaction. Ce n'est qu'à 19 heures
locales, que le Facilitateur a finalement fait parvenir à la Délégation
du Gouvernement, par le biais d'un membre du Protocole de l'Ambassade de
la RDC, un message l'invitant à venir au «State House».
(6) A son arrivée au «State House»,
la Délégation du Gouvernement de la ROC a été conduite par le Protocole
d'Etat ougandais dans une salle où elle devait attendre la consigne du
Facilitateur. Elle a par la même occasion été informée que, fatigué
d'attendre le début de la cérémonie de signature, le Médiateur s'était
retiré;
(7) Ne voyant pas la Délégation du Gouvernement, pourtant déjà présente dans l'enceinte du «State House»,
venir dans la salle prévue pour la signature, les Envoyés Spéciaux sont
sortis pour s'enquérir de la situation. Ils ont pu ainsi se rendre
compte de plusieurs anomalies, dont celles-ci :
(a) la Délégation de la RDC n'avait jusque-là pas encore reçu de la
Facilitation le document apprêté pour la signature censée intervenir
dans les minutes suivantes;
(b) ni le titre, ni le contenu du texte à signer, moins encore les
dispositifs protocolaires, ne reflétaient les préoccupations du
Gouvernement qui, pourtant, avaient été communiquées au Facilitateur
suffisamment à temps pour être prises en compte ou à tout le moins, pour
susciter un débat et permettre qu'un consensus soit trouvé avant la
cérémonie de signature.
(8) Devant le refus du Facilitateur et de la délégation du M23
d'accéder aux préoccupations pertinentes du Gouvernement de la RDC et à
toutes les formules de compromis proposées afin de décanter la situation
et de permettre la signature, l'Impasse a dû être constatée, et le
Vice-Président de l'Ouganda, qui avait entretemps pris la présidence de
la cérémonie de signature, a ajourné la séance et les Envoyés Spéciaux
ont quitté les lieux.
(9) En définitive, la Délégation de la RDC ne s'explique pas que la
Facilitation et le Protocole d'Etat ougandais aient pris l'initiative de
faire déplacer S.E.M. le Président YOWERI MUSEVENI dans la salle des
conférences, alors qu'Ils savaient bel et bien que la Délégation de la
RDC était encore à l'hôtel PROTEA, attendant qu'on lui donne le signal
de venir au "State House " et que les points de divergence bien connus de la Facilitation, n'avaient pas encore été vidés.
14. En dépit de tout ce qui précède, le Gouvernement de la RDC salue les efforts fournis par:
" Leurs Excellences le Médiateur et le Facilitateur des Pourparlers de Kampala;
" L'ensemble des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Pays membres de la CIRGL et de la SADC ;
" Monsieur le Secrétaire Général de l'ONU;
" Madame la Présidente de la Commission de l'Union Africaine;
" le Conseil de Sécurité de l'ONU, les Etats Unis d'Amérique, l'Union
Européenne et l'Union Africaine, à travers leurs Envoyés Spéciaux
respectifs;
" les Etats contributeurs des troupes de la MONUSCO, singulièrement
ceux qui contribuent à la Brigade d'Intervention à savoir: la République
Unie de Tanzanie, la République d'Afrique du Sud et le Malawi;
" et le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU, Chef de la MONUSCO.
15. En reconnaissance de ces efforts, le Gouvernement de la RDC
réaffirme sa volonté de mener à bon terme les pourparlers de Kampala en
procédant à la signature, avec le M23, d'un document qui, sans être un «Accord»,
permet, juridiquement, de donner une force contraignante à la
Déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23 le 5
Novembre dernier et de régler les questions liées au cantonnement, au
désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale de ses
ex-combattants.
16. Soucieux du bien-être des Congolais et désireux de rendre
irréversible la fin de la rébellion du M23, le Gouvernement de la RDC
informe l'opinion nationale et internationale qu'au cas où un consensus
ne serait pas trouvé, dans un délai raisonnable, sur un document de
cette nature et qui n'occulte pas la défaite militaire du M23, il entend
prendre les dispositions suivantes concernant les principales
préoccupations qui ont fait l'objet de discussions aux Pourparlers de
Kampala :
1. De l'Amnistie
Le Gouvernement s'oppose à l'octroi d'une amnistie générale aux membres de l'ex-rébellion du M23.
Il s'engage plutôt à proposer incessamment, au Parlement, un projet de
loi d'Amnistie, pour faits de guerre et d'insurrection couvrant la
période allant du 1er avril 2012 jusqu'à ce jour, en faveur de tout
membre du M23 qui s'engagerait, individuellement et par écrit, à
s'abstenir de manière permanente de recourir aux armes et/ou de
participer à un mouvement insurrectionnel pour faire aboutir une
quelconque revendication et qui accepterait que toute violation de cet
engagement rende automatiquement caduque l'Amnistie ainsi accordée et
disqualifie l'auteur de ladite violation du bénéfice de toute Amnistie
ultérieure.
Conformément au droit national et international, cette Amnistie ne
concernera pas les auteurs, notoirement connus, des crimes de guerre,
des crimes de génocide, et des crimes contre l'humanité, en ce compris
les viols et violences sexuelles, le recrutement d'enfants soldats et
autres violations massives des droits de humains.
2. De l'intégration/réintégration des ex-combattants du M23 au sein des FARDC
Le Gouvernement n'accepte pas l'intégration des éléments de
l'ex-rébellion du M23 au sein des FARDC, cela d'autant plus qu'une telle
intégration, individuelle ou collective, ne fait pas partie des
obligations qui lui incombent aux termes des Pourparlers de Kampala.
La seule option qui a été retenue au cours de ces pourparlers
concernant l'avenir de ces éléments est la démobilisation, suivie de la
réinsertion sociale.
3. De la Démobilisation et de la Réinsertion sociale des ex-combattants du M23
Sous réserve de l'Amnistie à accorder, la Démobilisation et la
Réinsertion sociale des combattants de l'ex-rébellion du M23 seront
effectuées par les structures appropriées de l'Etat avec le soutien de
la MONUSCO et des autres partenaires en la matière de la RDC et
conformément aux standards internationaux en termes aussi bien des
procédures utilisées que de la sécurité des ex-combattants à
démobiliser.
4. Du retour et de la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées internes
Le Gouvernement s'engage à œuvrer pour une mise en œuvre rapide des
Accords Tripartites sur le rapatriement des réfugiés, signés avec les
Etats voisins et le Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés
(HCR) ainsi que pour la réinsertion urgente des personnes déplacées
internes.
A cet effet, le Gouvernement continuera à travailler avec la MONUSCO
afin d'améliorer la sécurité dans les zones, jadis théâtres des
conflits, d'assurer la protection des populations civiles et d'éradiquer
les Forces Négatives et autres groupes armés réfractaires à la paix,
qui n'accepteraient pas de déposer les armes.
Pour les différentes zones de retour des réfugiés et personnes
déplacées internes, le Gouvernement s'engage à les sécuriser, à les
viabiliser et à les rendre attractives ainsi qu'à y accélérer le
déploiement de la Police de proximité.
5. Des autres questions pertinentes
Le Gouvernement s'engage à mettre en œuvre toutes les autres Dispositions convenues lors des pourparlers, en rapport avec:
" la Sécurité des membres de l'ex-rébellion du M23 lors de leur Cantonnement, Démobilisation et Réinsertion sociale;
" la libération des membres de l'ex-rébellion du M23 faits prisonniers du fait de leur appartenance à ce mouvement;
" la formation éventuelle d'un Parti politique par les membres de
l'ex-rébellion du M23, dans le respect de la Constitution et des lois de
la République;
" la réconciliation nationale;
" les réformes économiques ;
" la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à la décentralisation;
"
les poursuites judiciaires pour crimes de guerre, crimes de génocide et
crimes contre l'humanité, en ce compris les viols et violences
sexuelles, le recrutement d'enfants soldats et les violations massives
des droits humains.
20. Le Gouvernement remercie vivement les populations congolaises pour
le soutien qu'elles ne cessent de lui apporter jour et nuit dans la
recherche des solutions aux défis majeurs auxquels fait face la Nation
et les rassure quant à la détermination, jamais démentie, de Son
Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République,
Chef de l'Etat et Commandant Suprême des Forces Armées de la RDC, de ne
ménager aucun effort pour assurer la défense de la souveraineté
nationale, la sauvegarde de l'intégrité territoriale, la paix et le
bien-être des congolaises et des congolais.
Fait à Kinshasa, le 13 novembre 2013
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement
Source: Forum des As
No comments:
Post a Comment
Muvandimwe, nshuti ya SHIKAMA, turagushimira cyane umuganda utanga wo kubaka URWANDA rushya ubinyujije mu bitekerezo byawe( Komanteri). Kugirango turwanye urukungu rw'Agatsiko ni ngombwa ko buri komanteri ibanza gusuzumwa. Yohereze, irahita ijya ku rubuga mu minota mike niba idatandukira( kuvuga ibitajyanye n'inyandiko), itukana, cyangwa yuzuyemo uburere buke.
Wipfusha komanteri yawe ubusa ukoresha "ANONYMOUS", himba izina urikomeze kuko hari ibihembo mu Kuboza 2016 ku bantu 3 bazaba babaye indashyikirwa mu gutanga ibitekerezo. Dukomeje kubashimira ubwitange n'umurava muhorana. IMANA Y'I RWANDA ihorane namwe iminsi yose.
Dg NKUSI Yozefu
www.shikamaye.blogspot.com
Uharanire ko Ukuri gusimbura ikinyoma.
Email: mahoriwacu@gmail.com; tel: +4745564355